Economie et Commerce

« Eh ben ma p’tite dame, c’est que vous n’avez pas l’air d’ici ! ». L’Astre farfouillait dans sa sacoche, peinée, les joues rougies par sa nervosité et le regard fuyant. Si quelque chose lui manquait bel et bien, c’était des notions de commerce. Elle ignorait tout de cet univers qu’elle considérait presque comme parallèle et ne put s’empêcher d’afficher une moue gênée face au marchand. « Non, pas vraiment, vous voyez… ». Elle passa sa main dans ses cheveux, peu à l’aise. « Peut-être pourriez-vous me renseigner sur l’économie des royaumes et des peuplades avec lesquelles vous travaillez ? ». Ce dernier n’hésita point et l’emmena dans l’arrière-boutique, avant de sortir quelques bourses pleines d’un tiroir usé. Il disposa ensuite des pièces d’or, des pièces d’argent, ainsi que quelques pièces de bronze sur le bureau qui se trouvait devant son imposante stature.

« Vous voyez, mademoiselle, ici nous ne nous organisons qu’avec cette monnaie. C’est bien plus facile pour tout le monde, et cela permet de commercer avec tous les peuples sans avoir à convertir la moindre pièce, ce qui serait une perte de temps considérable. ». Il souffla un coup avant de reprendre. « Une pièce d’or équivaut à 100pièces d’argent, une pièce d’argent à 100 pièces de bronze. ».  Il releva la tête et croisa son regard intéressé, ce qui eut pour effet d’étirer ses traits en un sourire satisfait. « Les Edseres sont spécialisés dans les travaux de l’agriculture : blé, orge, maïs… On y retrouve à peu près toutes les classes sociales. Je ne vous cache pas que leurs Armes sont de bien meilleure manufacture que celles des autres royaumes, par ailleurs. J’en ai quelques une un peu plus loin. ». Il tourna une page du livre qu’il venait d’ouvrir, continuant son discours. « Les Lië'jas, comme on pourrait s’y attendre, se sont professionnalisés dans la vente et le commerce d’herbes de toutes sortes. Médicinales, poison… Chacun y va de sa petite recette, on raconte même que certains ont des notions d’alchimie ! ». L’Astre croisa les bras. Ce monde avait bel et bien changé, quoi qu’on puisse en dire.

« Les Nanthuns, là je pense que j’aurais du mal à vous renseigner. C’est un concept vraiment abstrait, et tous sont différents. Cependant on s’accorde sur le fait que jamais ils ne feront de commerce de quoi que ce soit qui pourrait s’apparenter à des animaux. ». Un petit rire rauque fit vibrer ses cordes vocales. « Les buveurs de sang sont plus du côté obscur, si je puis dire. C’est chez eux que vous trouverez les meilleurs vins, et plus généralement, les meilleurs alcools. Ce sont de très bons commerçants, mais également d’excellents négociateurs. Il est rare de pouvoir arnaquer un Norphis sans craindre de représailles. ». Alors qu’il discutait, il pointa du doigt une bouteille mise en évidence en haut d’une étagère bancale. « Les Aetrayels quant à eux… ». Il observa la demoiselle de haut en bas. « Ils pourraient aisément vous avoir habillée sans même que vous le sachiez. Leurs vêtements sont de très bonne qualité, et ce n’est pas une classe peu aisée comme la mienne qui pourrait se les approprier. ». Il haussa les épaules. « Les Ulfurbes commercent des minerais, des potions de bien mauvaise augure, mais surtout des mercenaires. Si vous cherchez à vous débarrasser de quelqu’un, ça peut être une bonne idée de vous adresser à eux ! ». Il rit encore une fois, puis releva les yeux de son ouvrage. « Mad’moiselle ? ». Elle avait disparu.